(ôona) after tuesday, even the calendar goes WTF

All children grow up. Except one.

Si vous vous attendiez à une histoire bien compliquée, un peu à la Roméo et Juliette ou alors à la Harry Potter en mode je débarrasse le monde du vilain et je vais vivre chez mon oncle et ma tante, et bien ... ce n'est pas le cas. Ôona, c'est le genre de filles à la vie banale, dont les parents sont divorcés et ne se parlent plus. Celle qui a dû lever la main pour demander si elle devait remplir deux fiches d'informations parce que ses parents ne sont plus mariés. Enfin ... pas que leur mariage ait vraiment été très prometteur. Mais avant d'attaquer des sujets qui fâchent autant en apprendre plus sur notre petite Ôona.

Bébé Heathcliff a vu le jour à Ottawa même à quelques jours de Noël. Hé ! C'est qu'elle avait, elle aussi, le droit de fêter Noël et d'avoir une peluche →. Ôona, on pourrait croire que c'est le cadeau de Noël de ses parents, la cerise sur le gâteau de leur couple mais franchement ... à voir où en était déjà leur relation à l'époque ... c'est plus un bébé miracle, l'accident dont on ne voulait pas. Et quand bien même ce serait faux, c'est l'impression qu'elle a toujours eu. Si ses parents, sa mère plus que son père en fait, ont un jour vu en elle une chance de sauver leur couple, elle a peut-être juste rallonger leur douleur et le temps qu'ils avaient à se supporter. Enfin ... toute cette histoire n'était que le cadet de ces soucis à cette époque puisqu'elle pensait plus à la bouffe, le lait, son dodo, réveiller ses parents et accessoirement à draguer les bébés à la maternité avec ses beaux yeux noisette. Au moins, à une époque, elle est parvenue à plaire. Dommage que ce soit à une époque dont elle ne se rappelle pas.

C’est drôle la vie. Quand on est gosse, le temps n’en finit pas de se trainer, et puis du jour au lendemain on a comme ça 50 ans. Et l’enfance tout ce qui l’en reste ça tient dans une petite boite. Une petite boite rouillée.

A l'époque, Ôona ne comprenait pas vraiment ce qu'il se passait entre ses parents. Elle essayait juste de profiter de son enfance, de jouer avec ses copains (ouais ouais ses copains), de faire du foot, ... Pourtant quand elle rentrait chez elle le soir, elle demandait régulièrement à sa maman : « Dis maman ... tu crois que papa m'aime, ne serait-ce qu'un tout petit peu ? Parce qu'il joue jamais avec moi. » Elle ne faisait que constater la sombre réalité qui lui était imposée. Parce qu'à 5-6 ans, savoir si nos parents nous aiment, c'est un peu la seule chose qui nous importe. Enfin ça et si le garçon qu'on aime bien va nous réserver un vélo à la récréation.

En-dehors de ce petite détail, la fillette a bien grandi, profité, mûri. Mais elle est restée assez fidèle à elle-même. Les entrainements de foot et le roller rythmaient sa vie mais elle est malgré tout restée une bonne élève. Elle n'était pas la première mais elle n'était vraiment pas mauvaise. Dommage que même des bonnes notes n'aient pas suffi à attirer l'attention de Silas. Une preuve d'amour, rien qu'une petite preuve lui aurait suffi mais rien. Elle a attendu, espéré. Elle ne demandait que ça au Père Noël chaque année et pourtant rien. Elle avait la dernière console sortie ou bien un nouveau skate. Mais ce n'était pas ça qu'elle voulait. Et puis finalement ... avec le temps, elle a rencontré quelqu'un. Attention, ce n'est pas ce à quoi vous pouvez vous attendre. Pas d'histoire romantique à la clé, pas de liaison passionnelle. Elle n'avait que 13 ans anyway. Mais elle l'a rencontré, lui, Kenaël. Il faisait parti de l'équipe junior, il avait 15 ans et était déjà un prodige. Il a aidé Ôona à s'améliorer et l'a même invité à venir au skate park après l'entrainement. Elle a commencé à fréquenter les plus grands, elle s'est mêlée à eux et elle s'est sentie intégrer, enfin. Elle avait l'impression d'avoir enfin trouvé sa place. Bon, c'était un peu plus gênant quand ils évoquaient leurs conquêtes et qu'elle devait rester là à les écouter se vanter.

Ma théorie c’est que quand les parents divorcent, ils appliquent une sorte de mode d’emploi. Quand mes parents m’ont dit qu’ils se séparaient, ils m’ont dit trois choses : 1, ce n’est pas de ta faute ; 2, ce n’est pas de ta faute et... 3, ce n’est pas de ta faute. Le problème c’est que... je ne les crois pas.

Elle avait 19 ans quand sa vie avait changé, well ... une fois de plus techniquement puisque cela faisait 7 ans que ça avait empiré. Enfin c'était un bien grand mot. Disons plutôt que ses parents avaient mis un terme définitif à ce mariage qui ne signifiait plus rien depuis longtemps. ça a en quelque sorte été un soulagement ce jour-là. Dommage qu'elle n'ait jamais pu se confier à son père. Elle en aurait eu des choses à lui dire, sa bisexualité par exemple. Lorsqu'elle avait découvert ça, elle n'avait eu personne à qui en parler. Sa famille était bien trop traditionnelle pour accepter une telle chose. Mais elle pensait qu'un au moins de ses parents comprendrait mais nadaaa. Le jour où le divorce a enfin été prononcé, Ôona a choisi de vivre avec sa mère. De toute façon, il ne restait que quelques mois avant qu'elle ne prenne son indépendance. Mais elle a achevé son père en ajoutant le nom de famille de sa mère au sien donnant ainsi Ôona Heathcliff-Westcott. Ou juste Westcott sur le papier. Tant qu'elle faisait souffrir son père, elle kiffait. Elle avait juste envie qu'il comprenne ce que cela pouvait faire de se sentir abandonné. Mais aussitôt le divorce prononçait aussitôt papa Silas parti. Alors là ... sa fille a juste pété un plomb. Quelques mois après, elle a claqué la porte de ses études, pris un billet pour le premier vol et elle s'est rendue en Australie afin de vivre avec les kangourous tout en élevant des koalas à coup de cafés qu'elle servait aux australiens of course, elle est pas totalement inconsciente. Quant elle a enfin décidé de revenir, elle a choisi de prendre le droit et de voir si elle parviendrait à plaider la cause de quelqu'un d'autre qu'elle.

But for now let me say, without hope or agenda, just because it’s christmas (and at christmas you tell the truth): to me, you are perfect and my wasted heart will love you until you look like this...

Kenaël avait toujours été là pour elle, no matter what. Dommage qu'elle n'ait pas compris plus tôt qu'elle tenait à lui ainsi. A vrai dire même encore à l'heure actuelle elle a du mal à l'admettre. Pourtant quand elle a tout plaqué pour devenir éleveuse de koalas, il est l'un des rares avec qui elle est restée en contact. Et à son retour, il a été là pour les accueillir, elle, son sac à dos et ses souvenirs. Il ne lui a pas demandé pourquoi elle avait choisi de partir, ni même ce qui l'avait fait revenir. Depuis qu'il la connaissait, il avait toujours été là, sachant exactement ce qu'il se passait dans sa tête. C'était une relation purement amicale qui les poussait parfois à dormir dans le même lit dans les bras l'un de l'autre ou à regarder un film lovés l'un contre l'autre. ça leur avait toujours paru naturel. Il était son pilier tout comme elle était le sien. Mais voilà ... à son retour d'Australie, Ôona a commencé à se sentir plus distante. Elle avait beaucoup pensé à lui, à elle, à eux en somme. Elle ne savait pas vraiment comment définir leur relation mais être simplement une amie ne lui convenait plus. ça a été pire encore quand il lui a avoué avoir une nana. Pas une qu'il avait l'habitude d'avoir l'histoire d'un soir dans son pieu. Non non, presque 3 semaines après le départ d'Ôona, monsieur avait rencontré LA femme qui l'avait fait changer. Et Ôona ? Elle n'avait plus qu'à être la femme tapie dans l'ombre qui attend sagement son tour. Mais s'il croit qu'elle va attendre longtemps comme ça il se trompe. Surtout qu'en-dehors de l'homme de sa vie, Wolverine, un autre gars a fait sa place dans la vie de la petite Westcott. Un colocataire. Ne pouvant plus gérer seule le loyer, les factures, les charges et un appartement aussi grand que le sien, elle a accepté que quelqu'un emménage avec elle. Elle aurait pu déménager pour un truc plus petit mais non, elle s'était habituée à son appart, elle kiffait ses voisins et puis, elle aimait avoir de la place pour étaler ses affaires. Entendre qu'Ôona avait un coloc et qu'elle ne lui avait pas demandé a mis Kenaël hors de lui mais ... elle n'y pouvait rien et en était même fière. Il n'était plus le seul homme dans sa vie et allait devoir apprendre à vivre avec, tout comme elle avait dû le partager. Et puis, son coloc, Ismaël, accepte son bordel et son chat, que demande le peuple ?