Time to tell her everything (scar)

(un.) Scar, il n'a plus ses parents. Ils sont morts il y a quelques années. Quatre, voire presque cinq ans maintenant. Ils sont morts lorsqu'il était encore dans l'armée, à plus de huit mille kilomètres de sa maison. Il est rentré pour deux jours. Il est rentré parce qu'elle avait besoin de lui, parce que dorénavant, elle était seule. Il se devait pour elle d'être là, présente à ses côtés pour regarder les deux cercueils descendre dans le caveau familial. Il n'était là que pour elle, moins pour eux, moins attristé par la mort de ses deux parents. Relations houleuses, difficiles, conflictuelles. (deux.) Elle, c'est toute sa vie, sa petite-sœur. Celle qu'il considère comme son unique lien du sang. Elle est son talon d'Achille. Sa faiblesse fatale. Il n'y a qu'avec elle qu'il est ouvert, réellement rieur, réellement lui, réellement parleur. (trois.) La vie dans un bureau n'était pas pour lui, la vie sans réel but encore moins. L'armée lui a ouvert cette porte, dans le but de servir son pays, dans le but de faire quelque chose d'important dans sa vie, pour lui, pour les autres. Dans ce but de rendre fier ses proches quitte à les rendre soucieux de ses absences dans ces pays à haut risque. L'armée, la guerre a fait de lui ce qu'il est aujourd'hui, introverti, secret. Il n'en parle jamais, ne parle jamais de ce qu'il a vécu, vu, fait ou entendu.  (quatre.) Oui Scar, c'est celui qui ne dit pas grand chose mais qui n'en pense pas moins. Il sourit, souvent parfois moqueur, fronce les sourcils, hausse les yeux mais ne révèle jamais rien à voix haute. Il hausse les épaules, fait des mouvements de tête pour qu'on le suive. Parler peu, c'est bien, parler peu c'est mieux.  (cinq.) Il a passé cinq dans l'armée, cinq années avant d'être pris en embuscade. Les deux voitures blindées devant lui ont sauté, la sienne intacte, il a été blessé après être revenu chercher un de ses camarades. De cette balle dans le côté gauche de son dos, il n'en garde que des séquelles presque psychologiques, le chaos du combat, le poids de son camarade. Il n'en garde que sa cicatrice, trop minime, presque pas voyante, presque trop parfaite. Quelque chose qui ne l'handicape pas tellement, simplement trop pour ces endroits, il s'est reconverti dans la garde rapprochée. (six.) Être dans la garde rapprochée, il aime tout autant. Peut-être même encore plus. Son travail, il le fait avec sérieux, comme si chaque personne a protégé était un gros et beau cristal convoité. Scar, il ne cache pas que pour certains coups, les liasses de billets et les zéros sur les chèques sont ce qu'il l'intéresse le plus, ce qui le motive le plus. Surtout lorsqu'il doit suivre la fifille à papa et son chihuahua au manteau rose barbie pailleté. Il ne les apprécie pas vraiment. Scar, on lui fait confiance. En tant qu'ancien militaire, il est plus ou moins reconnu.  (sept.) Scar, il est accro au café. Il en boit et en boit. Tasses sur tasses, cafetière sur cafetière. Et pourtant, il n'aime pas trop ça. Ca lui permet juste de tenir. Tenir la journée, tenir la nuit, tenir la vie.  (huit.) Scar, les femmes, il les aime. Juste une fois il a craqué. Juste une fois il a mélangé le travail et l'intime pour cette mannequin. Juste une fois qui restera la seule fois. Plus jamais la même erreur, au diable le jamais dire jamais. Avoir une copine ? Pas le temps, trop dangereux. (neuf.) Scar, c'est un sportif. Il court, il boxe. Quelle douce sensation cette production d’endorphines, il adore ça. Et pour autant, il aime tout autant rester dans son canapé, à boire une bière et manger de la malbouffe. (dix.) Scar, c'est Oscar. Scar parce qu'il déteste son prénom.  Scar parce que c'est comme ça que sa petite soeur a commencé à le surnommer. Scar parce que c'est le lion dans le Roi lion. Scar parce que Scar dand le Roi lion a beau être méchant, personne ne l'embête. Scar, aujourd'hui encore plus parce que lui aussi à une cicatrice quelque part sur le corps. Scar, tout ça d'après sa soeur. Scar, il se fait appeler ainsi par tout le monde. Son prénom entier, trop peu de personne en ont connaissance.